Cygne au contour nu

Il y a tellement d'hiver.

Les souris sont occupées par le déni.

Leurs nez se contractent.

Les grenouilles sont en paix
dans des palais de boue froide.
Les libellules s'élancent dans leurs rêves
puis disparaissent en tant que lumière.

Les eaux sont fraîches.
Ils narguent les vieilles pierres
avec leurs perruques de mousse.

Des poissons stupéfaits étudient l'endroit
où une araignée est tombée une fois.

Et regarde le cygne
presque caché par les roseaux.
Il est immobile, son corps blanc comme neige fraîche
sa face en ébène, une touche noire.

Il lève une aile et s'étire
avec une grâce qui définit le moment—

l'étang, le ciel, la mort, l'attente et l'atteinte.