Le prix Constance E. Pultz
Kit Loney
Le vent de ton nom, Sophia
Deux bouts de papier construction noir
sur le sol après la fin de la classe,
et quand je les ramasse ils ressemblent
galions, caravelles. Puis je trouve ton collage
sur le séchoir avec votre nom,
lettres noires à bulles découpées en une seule pièce
et collé sur une surface en couches rose et jaune.
Donc, voici deux récipients, l'un en ciseaux
du bord inférieur de vos personnages, l'autre
du haut, le point du j'aime un hublot.
Ce qu'ils transportent donc, ces vaisseaux, c'est ton nom.
Pas la masse solide de celui-ci que vous avez collé
à ta photo, mais son air, son souffle.
C'est ainsi que nos corps portent notre être——
nous sommes, et nous ne sommes pas, ces os, bois,
capillaires tricotés, drisses retors,
sang rouge, gréement en fer. C'est ainsi qu'un poème
veut être la forme négative de lui-même,
pas l'impression, pas les lignes encrées,
mais le souffle autour d'eux, le vent
naviguer dans les crevasses et les volutes de lettres
la façon dont un marin explore les criques, les criques, les ports.
La façon dont l'air s'écoule dans la coque de nos poumons,
fait écho à nos histoires en partant.